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L'Histoire
2 juillet 2010

1

Elle écoutait, oisive, les oiseaux qui passaient. Assis en face d'elle, les yeux dans le vague, il fixait un point inexistant. Avec sa mandoline à la main, il semblait gauche et maladroit. Sa position inconfortable lui donnait une posture bizarre, et ses chaussures - du 47 - un air clownesque.

Elle semblait calme à primabord, mais ses yeux brillaient abusément. Elle se tenait bien droite sur le petit banc en pierre, comme pour donner une imression de maîtrise d'elle même, mais ses chevilles étaient rigides, et son pouls trop rapide. Sa robe de taffetas rose lui donnait un air poupin - il faut dire qu'elle était ronde : plus de 100 kilos .

 

Les oiseaux psalmodiaient des mélodies sans âge,

Et le bruissement des arbres trahissait le silence.

La jeune fille se leva, elle avait dans les 20 ans mais en paraissait presque moins. l'homme assis en face d'elle n'esquissa aucun geste, continuant sa campagne de fixation imaginaire.
Elle écarta les bras comme pour s'étirer, avec un je-ne-sais-quoi d'autre dans son mouvement, comme une forme de dépit méprisable qui terrassait tout son être.
Elle soupira brusquement et emprunta le sentier de graviers qui menait à la maison blanche.

L'homme resta sous l'arbre, assis par terre au pied du banc, tenant sa mandoline comme un objet non-désiré et encombrant, le regard vide et l'autre bras ballant.

Elle est morte, pensa-t-il. Ce n'est pas possible.

Au moment où il se disait cette phrase, il réalisa que :
1. Elle était complétement insensée
2. Les mots pensés étaient inquiétants et mobides
3. Cette idée ne venait pas de lui. 

Stupéfait, il s'arracha à sa méditation contemplative. Pourquoi une suite de mots sans queue ni tête avait surgit dans son esprit? Qu'est-ce qui l'avait fait venir (il n'osait pas dire qui) ?
L'une des cordes de la mandoline sauta d'un coup sec. 

 

 

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